- 31/08/2026
Les gens passent près de 90% de leur temps à l'intérieur où ils sont exposés à de nombreux polluants, les composés perturbateurs endocriniens (CPE) sont particulièrement préoccupants car ils peuvent agir à faibles doses et avoir des effets sur des fonctions essentielles de l'organisme, telles que les fonctions reproductives, thyroïdiennes ou neurologiques. Dans les environnements intérieurs, l'exposition humaine aux CPE se fait par inhalation, ingestion et contact cutané. La contribution relative de chaque voie d'exposition diffère selon les caractéristiques physico-chimiques des composés, telles que leur volatilité. Pour les composés les moins volatils, l'ingestion de poussière est la principale voie d'exposition.
En vue d'estimer la fraction biodisponible, qui atteint la circulation systémique après l'exposition, et est capable d'atteindre l'organe cible pour exercer sa toxicité, l'EHESP a mis au point une méthode simplifiée innovante qui a donné des résultats prometteurs. Les méthodes de bioaccessibilité ont l'avantage d'être respectueuses de l'éthique, car elles nécessitent des expériences in vitro plutôt qu'in vivo tout en fournissant une approximation de la biodisponibilité. Mais à ce jour, aucune méthode n'a été validée par des essais in vivo et il n'existe pas non plus de modèles prédictifs pour évaluer la bioaccessibilité des CPE.
L'objectif principal du projet BIOACID est d'améliorer l'évaluation de l'exposition humaine dans l'environnement intérieur :
1/ en générant des données sur la biodisponibilité de plusieurs CPE contenus dans les poussières intérieures ;
2/ en utilisant ces données pour optimiser et valider une méthode simplifiée de bioaccessibilité in vitro ;
3/ en déterminant l'incertitude liée à l’introduction de la bioaccessibilité dans les études d'évaluation des risques pour la santé.
Les objectifs secondaires sont de :
1/ générer des données de bioaccessibilité orale in vitro pour des échantillons de poussières sédimentées collectées dans des habitations et des écoles ;
2/ caractériser les propriétés de ces échantillons de poussière ;
3/ utiliser ces données pour établir et valider un modèle de prédiction de la bioaccessibilité orale basé sur les caractéristiques des poussières et des contaminants.